Oumuamua
Une civilisation extraterrestre a traversé notre système solaire. C'est ce qu'affirme haut et fort le physicien Avi Loeb. Ce directeur du département d'astronomie de l'université d'Harvard (États-Unis) a développé sa thèse dans le livre "Le premier signe d'une vie intelligente extraterrestre", publié aux éditions Le Seuil.
En 2017, le télescope Pan-STARRS1, situé à Hawaï, a repéré un objet non identifié traversant notre système solaire à une vitesse anormalement élevée. Baptisé Oumuamua ("messager" en hawaïen), cet ovni en forme de cigare mesurait 400 m de long pour 40 m de large.
Une "anomalie en soi"
L'Agence spatiale européenne (ESA) a d'abord déclaré qu'il s'agissait d'un astéroïde avant d'estimer qu'il s'agissait probablement d'une comète, éjectée d'un autre système stellaire. Mais pour Avi Loeb, cette supposition n'explique pas la vitesse excessive d'Oumuamua ni l'absence de traînée que l'ovni aurait dû laisser derrière.
Pour le physicien, Oumuamua était très certainement une sonde ou un vaisseau extraterrestre. "Si j'ai raison, c'est la plus grande découverte de l'histoire de l'humanité", écrit le chercheur, qui avait déjà développé sa théorie dans un article il y a quelques années. "Quoi que l'on finisse par conclure, force est de constater qu’Oumuamua a été, et demeure, une anomalie en soi", estimait-il.
La découverte de 1I/2017 U1 (`Oumuamua), premier objet interstellaire connu entrant dans notre Système solaire, est un évènement passionnant.
Son nom, d'origine hawaienne signifie: l'éclaireur ou le messager, avec une connotation amicale.
En revanche, ce qui n'est pas commun c'est sa trajectoire: après avoir rejoint le plan de l'écliptique avec un angle de 90 degrés, l'objet s'est mis dans le plan.
Si certains sites n'hésitent pas à le classer directement dans la catégorie des astéroides, d'autres se posent la question d'un éventuel lien avec RAMA de la série éponyme d'arthur c Clarke.... D'ailleurs comme ce dernier, il n'a fait que passer de Véga à Pégaze et est aujourd'hui totalement inaccessible.
Sauf si..
Et là je pense que si l'on met des watts sur ce projet c'est que ce n'est pas forcément qu'un rocher allongé...Encore faut-il savoir si cet objet interstellaire peut être intercepté dans des délais raisonnables. La vitesse d'`Oumuamua étant de plusieurs dizaines de kilomètres par seconde, on serait tenté de dire que cela n'est pas possible, d'autant plus que Voyager 1, l'objet le plus rapide jamais construit par l'humanité, a actuellement une vitesse par rapport au Soleil de seulement 16,6 km/s. Or, une étude réalisée dans le cadre de l'Initiative pour les études interstellaires (projet Lyra) montre le contraire.
Le défi des grandes vitesses
Même si atteindre un objet de cette nature est difficile, compte tenu de sa très grande vitesse et de son inclinaison par rapport au plan de l'écliptique, la technologie actuelle et celle attendue à court terme permettent d'atteindre l'incrément de vitesse requis (DeltaV) pour un rendez-vous avec ce type d'objet.
L'étude s'est focalisée sur une mission à destination d'`Oumuamua. Plusieurs scénarios ont été passés en revue avec des valeurs de paramètres changeantes comme la durée de la mission, les exigences de vitesse, les trajectoires d'interception ainsi que les manœuvres d'assistances gravitationnelles (planétaires et solaires) nécessaires ou non.
Ce qui surprend, c'est que des scénarios de missions avec une date de lancement à l'horizon 2025, utilisant comme lanceur le Space Launch System de la Nasa ou le Big Falcon Rocket de SpaceX, permettraient de donner suffisamment de vitesse à une sonde pour rattraper l'astéroïde. Ainsi, avec une vitesse d'environ 70 kilomètres par seconde, `Oumuamua serait rejoint en 2039, à une distance de 85 unités astronomiques (UA). En revanche, en voyageant moins vite, à 40 kilomètres par seconde, la rencontre aurait lieu en 2051, à plus de 155 UA. En somme, plus la sonde est lente, plus elle atteindra l'objet tardivement.
Un compromis à trouver entre vitesse et retour scientifique
Par ailleurs, un compromis doit être trouvé entre la durée du trajet et le DeltaV requis. C'est la vitesse de la sonde qui définira le type de mission. En effet, si une vitesse élevée réduit la durée du vol pour rejoindre l'objet, elle réduit également le temps disponible pour réaliser des mesures de proximité. A contrario, une vitesse plus faible permet d'envisager différents scénarios de missions tels qu'un survol à faible vitesse ou une mise en orbite autour de l'astéroïde. Dans ces deux scénarios, l'utilisation d'un impacteur à très forte vélocité, de façon à échantillonner les éjectas avec un spectromètre de masse, est envisagée. C'est très vraisemblablement l'option la plus sérieuse pour obtenir des données in situ à forte valeur ajoutée.
En conclusion, une mission à destination d'`Oumuamua peut sérieusement être envisagée dans une petite décennie avec une vitesse requise située entre 33 et 76 km/s, ce qui implique des durées de missions comprises entre 30 et 5 ans. À ces vitesses, et compte tenu de la technologie actuelle dans le domaine des propulsions électriques et chimiques, seul un survol de l'astéroïde est possible. Décélérer la sonde à proximité de l'objet et l'insérer en orbite autour reste du domaine prospectif. L'utilisation de technologies plus avancées, comme la voile solaire ou la propulsion par laser (tiré depuis le sol), donnerait des possibilités de rendez-vous et de survols à faibles vitesses, mais la maturité de ces technologies attrayantes n'est pas attendue avant quelques décennies.