La nouvelle cartographie du ciel par le radiotélescope LOFAR vient d’être dévoilée !
Et le moins qu’on puisse dire, ce qu’elle contient des surprises, beaucoup de surprises. Des centaines de milliers de galaxies et d’objets non identifiés ont pu être repérés. Un pas de géant pour les astronomes, qui savent désormais à quoi s’en tenir face à l’immensité et l’infinité de notre Univers…
Qu’est-ce que LOFAR ?
Conçu par une équipe internationale de plus de 200 astronomes, LOFAR (Low Frequency Array) est le plus plus grand radiotélescope du monde, et possède cent mille antennes réparties dans pas moins de sept pays européens. C’est l’équivalent d’une antenne parabolique de 1 300 kilomètres, ce qui en fait, à l’instar du télescope Hubble, un outil de choix pour avancer sur les nombreux mystères que recèlent les confins de notre univers. Il possède également la particularité d’opérer à très basses fréquences, (entre 10 et 250 mégahertz), une capacité qui lui permet de découvrir l’Univers avec une précision inédite.
L’objectif de ce radiotélescope était « d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur l’Univers », selon Cyril Tasse, astronome à l’Observatoire de Paris. Et c’est désormais chose faite. Après des milliers d’observations, réparties sur plus de trois ans, LOFAR a finalement livré sa carte de l’Univers.
Que révèlent les données collectées par LOFAR ?
Les données collectées par le radiotélescope sont massives : la nouvelle carte du ciel révèle des centaines de milliers de galaxies jusqu’alors inconnues, et près de trois cent mille objets célestes jusqu’alors non observables. Comme le souligne Cyril Tasse, la carte a mis à jour « des choses que l’on connaît et des choses que l’on ne connaît pas. »
« Ces images sont maintenant publiques et permettront d’étudier l’évolution des galaxies avec une précision sans précédent », a assuré Timothy Shimwell, de l’Institut néerlandais de radioastronomie, chargé d’étudier les données. Outre des centaines de milliers d’objets célestes et quelques « énigmes », le radiotélescope a également débusqué un grand nombre de galaxies, dont 90 % n’avaient pas encore été découvertes, et qui sont un élément capital dans la compréhension des origines de notre monde. En effet, comme le souligne Cyril Tasse « en astronomie, plus on regarde loin, plus on observe la passé ».
En plus des découvertes liées aux galaxies réalisées par LOFAR, cette nouvelle carte du ciel nocturne pourrait permettre aux scientifiques de mieux comprendre le comportement de l’un des phénomènes les plus énigmatiques de l’espace : les trous noirs. En effet, la nouvelle technique d’observation rendue possible par LOFAR permettrait aux astronomes de comparer les trous noirs dans le temps pour observer et comprendre la façon dont ils se forment et évoluent.
Si beaucoup de ces données sont encore à étudier au fil du temps, cette avancée scientifique est considérable et cristallise les espoirs des chercheurs, qui estiment que d’ici à 2024, le télescope aura permis la détection de 15 millions de chiffres radio et livré 48 pétaoctets de données(NDLR: 1 pétaoctet=1024 téraoctets), soit l’équivalent « d’une pile de DVD d’une hauteur de presque 40 tours Eiffel ».